" L'oiseau bleu est loin, est là-haut
Il épouse le vent,
Le vent bouscoulant les brumes des amours avortés,
Son petit bec dans le vent déchaîné,
Ses ailes courageuses
Ses plumes comme l'écume des vagues
Dans son sillage, l'écho d'une voix qui m'avait échappé....
L'oiseau bleu
Son petit bec courageux fendant la distance,
Entré dans le vent
Plus bas plus haut une déferlante s'évade, s'élance et se
dresse
Le bruit de sa puissance comme un grand vent de musique
de mouvement originel
Un grand vent d'amour.....
Bousculante de rêves et d'intense
mon âme chavirée sous les épaves
J'ai mon coeur au ventre à la main
au visage comme un rire fouetté au vif
Lèvres sanguines comme épanouies d'amour
Le vif des écumes resplendissantes
jaillissantes rejaillissantes
Le sourire radieux déployé encore
aux étincelles du regard
L'oiseau bleu fonce
Son petit bec dans le vent enfiévré
L'oiseau bleu fonce
Beauté, pudeur du désespoir
coquetterie au moins
élégance parée ultime
Mais la beauté du rire pour toute réponse
m'échappe
comme nuée d'oiseaux s'envole brusque
Quelque chose d'acharné et de fragile
m'échappe."
Carole Dailly