C'était une nuit sans sommeil
Quand décidé par une force inquiète
Je quittais le logis
Et comme piqué j'allai seul
A la lisière
Des touffes de feuillis marquaient la limite du
territoire
Le vieux sur la montagne m'avait raconté l'histoire
" Qui vient ici risque sa vie. Regarder c'est y croire ! "
Je n'avais pas idée d'où mes pas me portaient
Accroché au parfum de la fille que j'aimais
J'avançais dans l'opaque et les craquements flous
Des ramilles dans les flaques de boue
Ca faisait des saisons que je n'l'avais pas vue
Mais elle ne mentait pas cette odeur tenue
De menthe, de gaïac
Et au détour d'un bois je la retrouvais donc
" Lola "
Alors voilà je te laisse quelques temps et c'est
bon
Je te retrouve prêtresse au milieu des buissons
Parée de sève et d'ambre, éblouissante lune
Mais ne craint rien ma belle je n'ai pas de
rancune
Je te pardonne ces nuits où j'attendais pour nèfle
Que passe ton sillage sur ma peau
Au terme du voyage je me réjouis plutôt
De te revoir en compagnie des elfes
Elle est forte comme la pierre et libre comme le
vent
Nul ne la retient dans ce monde-là
Elle me donnera la paix mais il reste pourtant
Des lieux où je ne la suivrai pas.
Fabrice Bouillon Laforest
" A la lisière "