Grand-père,
J'ai enfin pu quitter ma chambre et le centre de soins pour Décalages interdits. J'ai menti pour cela. J'en ai honte. J'aurai aimé procéder différemment.
Au moins, je suis libre. Si on veut.
Si j'ai menti, c'est à cause de ce que j'ai vu réellement. Je n'ose partager ce que j'ai vu avec quiconque. On ne sait jamais. Je ne désespère pas de pouvoir un jour te raconter tout cela de vive voix - et d'ailleurs, je suis à peu près sûr que tu as vu exactement la même chose que moi. C'est pour cela que je ne te vois plus. Tu as vu exactement le même paysage interdit. J'en suis certain.
Je continue de me taire et ce faisant, je cherche la porte.
Je cherche le passage.
Je cherche ce que j'ai vu lors de mon dernier test de normalité et que depuis je ne cesse de voir en rêve.
Je ferme les yeux.
Les paysages interdits sont d'une beauté à couper le souffle.
J'y cherche ma route.
Et je la trouverai.
Audrey Soulié
Extrait de " 7 "
Voici donc ce qu'il reste de l'abri....il n'a donc pas eu le temps d'affronter les éléments : une main machinale est passé par là, insouciante, inconsciente.....comme trop
souvent....
Je me suis penché sur ce qu'était devenu dès lors le tombeau de celle que je voulais protéger et que je voulais montrer belle !
J'ai fermé les yeux......
Je me suis incliné bien bas, pour prier.... Puis, il y a eu ceci......
Je suis monté jusqu'au " Pas de St Vincent " pour passer un
moment en compagnie des éléments. Sur le chemin, j'ai croisé "l'abri" , où plutôt ce qu'il en reste : des bûcherons l'ont détruit....la fleur est morte.....
Ephémère....éphémère....l'amertume me gagne....il faudra essayer de reconstruire....Je repense à mes anciens cours et à la loi de Lenz " Le sens du courant induit est tel qu'il s'oppose à la cause qui lui donne naissance ". J'espère que les poètes n'engendrent pas des monstres destructeurs ? Mais je ne baisserai pas les bras.
J'ai transformé ma colère en travail et malgré la pluie, mon envie de créer fut décuplée.
Tout d'abord j'ai érigé une sentinelle : Perchée à 1200 m d'altitude,elle observe
solitaire et médite. C'est la troisième proposition géopoétique que j'offre aux randonneurs de la " Marche du sel " ( et aux autres bien-sûr ) le Lundi 28 Mai.
Puis j'ai trouvé un arbre, le dernier d'une coupe immense autour duquel j'ai voulu redonner vie et faire comme un pied de nez aux tronçonneuses.....mais je vous en reparlerai plus tard.
En attendant, je vous laisse en compagnie d'une dame.....et de son silence de
pierre.....
" Assis le dos contre le tronc d'un pin, je regarde le soleil couchant, et j'écoute:
j'écoute le murmure de la mer, j'écoute le bruit du vent dans les branches. J'écoute aussi, certainement, ma conscience, ce qui en moi sait, pense, et voudrait parfois s'anéantir. Mais je
continue, je continue à écouter, jusqu'à ce que j'entende...quoi ? Ce n'est pas l'espoir que j'entends, ce n'est pas un chant, un hymne, un psaume, ce n'est presque rien. Cela ne dure pas
longtemps, mais c'est tout ce qu'il me faut. Cela me donne une base à partir de laquelle je peux continuer à exister et à travailler, à ma manière à moi. "
Kenneth White
Extrait de " La maison des marées "
....mais je me souviens : c'est bien le plein jour,
c'est juste la clarté, les ombres des arbres silhouettes qui s'étirent à
faire mentir la raison.
J'aime.
Carole Dailly link
Extrait de " A faire mentir ma raison "
Sur le chemin qui mène à Léoncel par le Pas de Saint Vincent, il y a un creux dans la colline. J'y ai construit un abri pour une fleur qui était là..... solitaire et fragile.
Vous le découvrirez
peut-être.....
Coordonnées : 44° 55' N
5° 8' E
" Crois celui qui peut croire
Moi, j'ai besoin d'espoir
Sinon je ne suis rien
Ou bien si peu de chose
C'est mon amie la rose
Qui l'a dit hier matin "
Francoise Hardy
Extrait de " Mon amie la rose "
" J'ai fait un rêve, la nuit de Noël. Je cheminais sur la plage, côte à côte avec le Seigneur. Nos pas se dessinaient sur le sable, laissant une double empreinte, la mienne et celle du Seigneur. L'idée me vint - c'était un songe - que chacun de nos pas représentait un jour de ma vie. Je me suis arrêté pour regarder en arrière. J'ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin. Mais je remarquai qu'en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n'y en avait plus qu'une. J'ai revu le film de ma vie. O surprise! Les lieux de l'empreinte unique correspondaient aux jours les plus sombres de mon existence. Jours d'angoisse ou de mauvais vouloir ; jours d'égoïsme ou de mauvaise humeur ; jours d'épreuve et de doute ; jours intenables... jours où, moi aussi, j'avais été intenable. Alors, me tournant vers le Seigneur, j'osai lui faire des reproches: "Tu nous as pourtant promis d'être avec nous tous les jours! Pourquoi n'as-tu pas tenu ta promesse? Pourquoi m'avoir laissé seul aux pires moments de ma vie? Aux jours où j'avais le plus besoin de ta présence?" Mais le Seigneur m'a répondu: " Mon ami, les jours où tu ne vois qu'une trace de pas sur le sable, ce sont les jours où je t'ai porté."
Ademar de Barros, poète brésilien
" Si je te dis qu'aimer c'est .....laisser partir......"
Tétraktys, un conte slam accrobatique où quand Fabrice Bouillon- Laforest et Damien Droin excellent dans leur art !
C'est ici .....link
L' amateur de Land-art que je suis est comblé : Nils Udo oeuvre actuellement à Hauterive ( Drôme ) pour fêter le centenaire du Palais idéal du facteur Cheval. Je vais donc essayer de le rencontrer ce week-end....Hé hé hé.
Une autre superbe info qui me vient de Julie : Bob Verschueren vient de créer dans l'écomusée de l'olivier à Volx près de Manosque. Mais je lui laisse la parole....link
N'oubliez pas de noter ces rendez-vous exceptionnels pour vos vacances dans le Sud de la France.
" ....Etre confronté à une oeuvre qui va disparaitre intensifie le regard et la perception ....."
Bob Verschueren
Le 28 mai prochain, jour de la Pentecôte, notre petite association de " Culture et loisirs " à St Vincent la Commanderie organisera une marche vers Léoncel dans les Monts du matin ( Vercors Ouest ). A cette occasion je proposerai aux regards des randonneurs 3 installations géopoétiques et.....éphémères.
Voici la première...." Sous la cascade "
" Connaître ce n'est pas démontrer ni expliquer.
C'EST ACCEDER A LA VISION.
Mais pour voir, il faut d'abord participer. "
Antoine de St Exupéry