Qu'il est long, le chemin pour se défaire
Quand de l'absence on ne retient que la lumière
Quand de l'insolence des improbables
on a voulu taire l'impossible
fermer la porte aux nons qui blessent,
croire aux ouvertures.
Pas de matière, mais j'ai su ton odeur,
Pas de futur, mais j'ai su ta chaleur,
et je sais le sourire
de ton petit garçon.
« Nous nous sommes tellement éloignés de la nature, nous l’avons tellement modifiée, manipulée, détruite, nous avons si bien oublié qu’elle est l’art par excellence, que seul un artifice de plus, celui de l’art humain, peut nous aider à la retrouver. Parce que nous avons perdu toute relation d’immédiateté avec la nature, nous avons besoin de la médiation supplémentaire de l’art pour restaurer l’unité que nous formions avec elle »
Si je te faisais don d'une fortune toute faite, comme il en sort d'un héritage inattendu, en quoi t'augmenterais-je ? Si je te faisais don de la perle noire du fond des mers, hors du cérémonial des plongées, en quoi t'augmenterais-je ? Tu ne t'augmentes que de ce que tu transformes, car tu es semence. Il n'est point de cadeau pour toi. C'est pourquoi je veux te rassurer, toi qui te désespères des occasions perdues. Il n'est point d'occasions perdues. Tel sculpte l'ivoire et change l'ivoire en visage de déesse ou de reine qui frappe au cœur. Tel autre cisèle l'or pur et peut-être, le profit qu'il en tire, est-il moins pathétique aux hommes. Ni à l'un ni à l'autre l'or ou le simple ivoire n'ont été donnés. L'un et l'autre n'ont été que chemin et voie et passage. Il n'est pour toi que matériaux d'une basilique à bâtir. Et tu ne manques point de pierres. Ainsi le cèdre ne manque point de terre. Mais la terre peut manquer de cèdres et demeurer lande caillouteuse. De quoi te plains-tu ? Il n'est point d'occasion perdue car ton rôle est d'être semence. Si tu ne disposes point d'or, sculpte l'ivoire. Si tu ne disposes point d'ivoire, sculpte le bois. Si tu ne disposes point de bois, ramasse une pierre.
L'homme a besoin d'arrimer son savoir
mais il lui faut un espace vide
dans lequel se mouvoir
je vivais et marchais
comme jamais encore
devenais un peu plus qu'humain
connaissais une plus large identité
les traces de caribou sur la neige
le vol des oies sauvages
l'érable rouge à l'automne
mordu par le gel
tout me devint plus réel
plus réellement moi
que mon nom même.
On ne comprendra rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.