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24 juillet 2016 7 24 /07 /juillet /2016 16:09
1100 - Un autre escalier
1100 - Un autre escalier

Dès que les sens sont suffisamment aiguisés, ils trouvent partout ce qu’il faut pour découper les minces lamelles destinées au microscope du bonheur. Tout est de grande valeur : une foule, un visage, des visages, une démarche, un port de tête, des mains, une main, la solitude, un arbre, des arbres, une lumière, la nuit, des escaliers, des corridors, des bruits de pas, des rues désertes, des fleurs, un fleuve, des plaines, l’eau, le ciel, la terre, le feu, la mer, le battement d’un cœur, la pluie, le vent, le soleil, le chant du monde, le froid, le chaud, boire, manger, dormir, aimer.


Jean Giono " La chasse au bonheur "

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20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 04:43
1099 - Funambule

Il est aussi noble de tendre à l'équilibre qu'à la perfection ; car c'est une perfection que de garder l'équilibre.


Jean Grenier

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1 juillet 2016 5 01 /07 /juillet /2016 05:26
1098 - Les trois Grâces

Il y a un art caché dans la simplicité qui donne une grâce à l'esprit et à la beauté.


Alexander Pope

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21 juin 2016 2 21 /06 /juin /2016 04:20
1097 - Les spectres de Yaté.

Comment la nature s'insurgerait-elle, sinon par la voix du poète ? Celui-ci sent s'éveiller le passé perdu et moqué de ses ancêtres, ses affinités gardées pour soi. Aussi vole-t-il à son secours, éternel mais lucide Don Quichotte, identifie-t-il sa détresse à la sienne, lui redonne-t-il, avec l'amour et le combat, un peu de son indispensable profondeur. Il sait la vanité des renaissances, mais plus et mieux que tout, il sait que la Mère des secrets, celle qui empêche les sables mortels de s'épandre sur l'aire de notre cœur, cette reine persécutée, il faut tenir désespérément son parti.

René Char

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16 juin 2016 4 16 /06 /juin /2016 05:10
1096 - Joies naturelles

On a dû te dire qu'il fallait réussir dans la vie; moi je te dis qu'il faut vivre, c'est la plus grande réussite du monde. On t'a dit: "Avec ce que tu sais, tu gagneras de l'argent." Moi je te dis: "Avec ce que tu sais tu gagneras des joies." C'est beaucoup mieux. Tout le monde se rue sur l'argent. Il n'y a plus de place au tas des batailleurs. De temps en temps un d'eux sort de la mêlée, blême, titubant, sentant déjà le cadavre, le regard pareil à la froide clarté de la lune, les mains pleines d'or mais n'ayant plus force et qualité pour vivre; et la vie le rejette. Du côté des joies, nul ne se presse; elles sont libres dans le monde, seules à mener leurs jeux féeriques sur l'asphodèle et le serpolet des clairières solitaires.



Jean Giono " Les vraies richesses "


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10 juin 2016 5 10 /06 /juin /2016 05:07
1095 - Un coeur simple

Les mouvements de son coeur se ralentirent un à un, plus vagues chaque fois, plus doux, comme une fontaine s'épuise, comme un écho disparaît.


Gustave Flaubert " Un cœur simple "

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7 juin 2016 2 07 /06 /juin /2016 05:27
1094 - Ma cabane

Rainer Maria Rilke dans la lettre du 17 février 1903 adressée au jeune poète Franz Xaver Kappus : " Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. "
Nous sommes seuls responsables de la morosité de nos existences. Le monde est gris de nos fadeurs. La vie est pâle ? Changez de vie, gagnez les cabanes. Au fond des bois, si le monde reste morne et l'entourage insupportable, c'est un verdict : vous ne vous supportez pas ! Prendre alors ses dispositions.


Sylvain Tesson "Dans les forêts de Sibérie"

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5 juin 2016 7 05 /06 /juin /2016 14:07
1093 - Peindre

Il faut faire l’amour comme le pinceau traverse l’espace, il faut vivre comme les livres se font, dans la lenteur de l’urgence d’aimer. ..


" Les avenirs " Hafid Aggoune

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1 juin 2016 3 01 /06 /juin /2016 18:26
1092 - Encre de chine

Les choses doivent être à la fois présentes et absentes ; on ne voit que le haut ou le bas. Tout l'art de l'exécution est dans ces notations fragmentaires et ces interruptions. Le coup de pinceau s'interrompt pour mieux se charger de sous-entendus. Partout le vide doit s'entremêler avec le plein.

Wang Wei

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31 mai 2016 2 31 /05 /mai /2016 05:07
1091 - Le lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !


Alphonse de Lamartine " Le lac "

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