Ce matin à Saint Vincent la commanderie, l'aube était particulièrement insolite : les nuages prenaient la direction du soleil levant....absolument magnifique !
Moi, j'espère éperdument en Dieu, j'espère qu'il me donnera le plus de temps possible pour admirer ce visage de l'univers. Car je n'ai pas besoin de Paradis; que Dieu me donne seulement le pouvoir de capter par tous les sens possibles la forme totale de la vie...Avec l'amour, continua t-il en hésitant, car sans l'amour... ça me suffit pour ne plus craindre la mort. Qu'Il fasse de moi un être immobile, pourvu que cet état me confère le pouvoir sensoriel de percevoir la vie de ce monde, cela me suffit pour être heureux...
Extrait du livre des mémoires de mon grand-père Rémi Goffin : " La dure étape".
" Chaque semaine nous recevons un journal édité en langue française sous le contrôle des autorités allemandes : Le trait d'union.
Cette semaine, à l'occasion de la Noël, est paru un exemplaire spécial de 20 pages.
La première page comportait une lettre de Noël écrite en vers par un prisonnier français, il avait signé par deux initiales : M.G. du Stalag III A."
Lettre de Noël
Je sais, mon cher petit, qu'en l'humble cheminée
Où descendra Noël
Tu as mis, cette année, ainsi que chaque année
Ta lettre pour le ciel.
Le vent qui te fait peur quand il est en colère
L'a transmise là-haut
Et Noël est venu me la lire en mystère
A travers mes barreaux.
Dans sa voix qui tremblait d'une émotion profonde
J'ai reconnu ta voix
Ta voix câline et douce, ô, ta voix toute blonde
Que j'ai gardée en moi.
Les mots qu'il me disait, je t'entendais les dire
Comme aux soirs d'autrefois
Lorsque sur mes genoux tu essayais de lire
Tout un livre à la fois.
Et la lettre, chéri, dédaignant la fortune
Des joujoux qu'on a pas
Demandait, cette année, un peu plus que la lune,
Demandait, ton papa.
Oubliant, Cendrillon, Peau d'âne et leurs cortèges
Tu voulais....ton papa
Alors, Noël s'est tu, dans sa barbe de neige
Et j'ai pleuré tout bas.
Le vieillard tout puissant ne pouvait satisfaire
A ton ardent désir.
Alors, il appela le vent de la nuit claire
Le vent qui fait frémir.
Et prenant dans mon coeur tout mon amour immense
Il le mis dans ces vers.
Le vent te les dira, tout bas, dans le silence
Des longs sommeils d'hiver.
Pour être grand, sois entier :
Rien en toi n’exagère ou n’exclus
Sois tout en chaque chose.
Mets tout ce que tu es dans le moindre de tes actes.
Ainsi en chaque lac brille la lune entière
Pour ce qu’elle vit haut.
Pour que le caractère d'un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l'idée qui la dirige est d'une générosité sans exemple, s'il est absolument certain qu'elle n'a cherché de récompense nulle part et qu'au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d'erreurs, devant un caractère inoubliable.
S’il n’y à que le mépris quand il y a des idées
Quand on parle d’amour ou de tes quatre vérités
Si personne n’écoute ceux qui marchent à cloche-pied
Tout ceux qui boivent de trop, qui ne sont pas nés du bon coté
Si tu étouffes les mots, enflammes les écrits
Si les prières ou les murs sont plus hauts que l’esprit
Si on ne peut plus rêver, s’il n’y à plus d’utopies
Si les meilleurs êtres humains sont ceux qui partent en premier.
Je n'avais pas idée d'où mes pas me portaient,
Accroché au parfum de la fille que j'aimais.
J'avançais dans l'opaque et les craquements flous,
Des ramilles dans les flaques de boue.
Ça faisait des saisons que je ne l'avais pas vue,
Mais elle ne mentait pas cette odeur ténue
De menthe, de gaïac,
Et au détour d'un bois je la retrouvais donc....
Lola......
Alors voilà je te laisse quelque temps et c'est bon,
Je te retrouve prêtresse au milieu des buissons,
Parée de sève et d'ambre, éblouissante lune,
Mais ne crains rien ma belle je n'ai pas de rancune
Je te pardonne ces nuits où j'attendais pour nèfles
Que passe ton sillage sur ma peau.
Au terme du voyage je me réjouis plutôt
De te revoir en compagnie des elfes.
Elle est forte comme la pierre et libre comme le vent,
Nul ne la retient dans ce monde là
Elle me donnera la paix mais il reste pourtant
Des lieux où je ne la suivrai pas."
Pourquoi, pourquoi donc avoir tout compliqué ? Avoir surchargé de corvées, de besognes insupportables de toutes ces inutilités obligatoires, une vie qui, dans sa vraie nature, n'aspire qu'à la simplicité du cœur et qu'au dépouillement de l'être ?
Pourquoi donc avoir inventé ces systèmes, ces dialectiques, ces interdits, ces anathèmes ? Pourquoi ces concurrences, ces examens, ces surveillances réciproques, ces durcissements d'un monde rebelle à toute transparence, alors que la première activité de l'homme devrait être de marcher dans la campagne en invoquant le nom divin ?.....