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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 05:40
1119 - Clin d’œil



Les clins d’œil du destin,
Nous montrent le chemin...



Jean Tiberghien

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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 19:54
1118 - La vallée blanche.



Peu de chose à voir dans cette vallée
quelques lignes, beaucoup de blanc
c’est une fin de monde, ou bien un commencement
peut-être le retrait des glaces du quaternaire
jusqu’à présent
nulle vie, nul bruit de vie
pas même un oiseau, pas même un lièvre
rien
que le vagissement du vent
pourtant l’esprit se meut ici à l’aise
avance dans le vide
respire
et ligne après ligne
quelque chose comme un univers
se dessine
sans trop vouloir nommer
sans briser l’immensité du silence
discrètement, secrètement
quelqu’un dit
je suis ici
ici, je commence.



Kenneth White

"Limites et marges"

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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 18:29
1117 - Le temps court dans mes veines.



J’aimais hier et j’aime encore - Je ne me dérobe à rien - Mon passé m’est fertile - Le temps court dans mes veines.


Paul Eluard

Le livre ouvert

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26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 06:44
Il y a 8 ans, scolopendre offert par mon ami Thomas Laurent, revenait de son fabuleux voyage à travers la Teranga.

Il y a 8 ans, scolopendre offert par mon ami Thomas Laurent, revenait de son fabuleux voyage à travers la Teranga.




" Raccroché aux branches

Voilà mon œil tenace

Qui court des toits de Manosque

Aux feux brûlants de Dakar

C'est la torche et l'idée qu'on s'en fait.

Si j'ai cherché tout ce temps

A dire le monde

Il fallait quelques bouts de bois

Pour en refaire les contours

L'ornement doux

Les mers éclaboussées.

Au nom d'Angelo,

Je donne mon œil au rêve

Pour qu'il prépare la nuit

Et tous les cercles,

Comme les iris de Manon.



Le sable dit et puis se tait

Je cours les plages et les galets

Attendant la marée qui rendra

Au silence les quelques feux que j'y posais.










" La capture "

Wiliwan

A Géco


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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 02:22
1115 - Au fond du cœur.



Au fond de notre cœur, un beau jour, le beau jour de tes yeux continue. Les champs, l'été, les bois, le fleuve. Fleuve seul animant l'apparence des cimes. Notre amour c'est l'amour de la vie, le mépris de la mort. A même la lumière contredite, souffrante, sans croissance ni fin, un jour sur terre, plus clair en plein terre que les roses mortelles dans les sources de midi.

Au fond de notre cœur, tes yeux dépassent tous les ciels, leur cœur de nuit. Flèches de joie, ils tuent le temps, ils tuent l'espoir et le regret, ils tuent l'absence.

La vie, seulement la vie, la forme humaine autour de tes yeux clairs.


Paul Eluard


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2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 06:29
1114 - Voutes célestes



La proportion, c'est le cœur de la beauté.


Ken Follett

"Les piliers de la terre"

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30 mai 2018 3 30 /05 /mai /2018 05:31
1113 - Street art : Pura Poesia



Certaines métaphores sont plus réelles que les gens qu'on voit marcher dans la rue.



Fernando Pessoa

"Le livre de l'intranquilité"

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13 mai 2018 7 13 /05 /mai /2018 08:28
1112 - Où la vie se contemple tout est submergé.



Où la vie se contemple tout est submergé
Monté les couronnes d’oubli
Les vertiges au cœur des métamorphoses
D’une écriture d’algues solaires
L’amour et l’amour.

Tes mains font le jour dans l’herbe
Tes yeux font l’amour en plein jour
Les sourires par la taille
Et tes lèvres par les ailes
Tu prends la place des caresses
Tu prends la place des réveils.



Paul Eluard

"Où la vie se contemple tout est submergé"

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7 mai 2018 1 07 /05 /mai /2018 13:15
1111 - Les vraies richesses.


Pour ceux qui sont nés en captivité, la liberté n’est plus un aliment.

Dans cette ville où les hommes sont entassés comme si on avait râtelé une fourmilière, ce qui me frappe, me saisit et me couvre de froid mortel, c’est la viduité. Sentiment d’une avilissante solitude.

Jusqu’à neuf heures du matin, la rue sert de couloir à ceux et celles qui vont au travail. Le travail ici n’est plus à la mesure de l’homme, ni de sa joie, ni de son cœur. Il est devenu laid, inutile et dévorant. Il semble n’exister que pour user de la matière humaine. Il ne fonctionne plus suivant les lois naturelles de la transformation. Il ne se sert plus de l’admirable sens ouvrier de l’homme. Il est impersonnel, collectif ; plus que tout il donne l’impression du vide et de l’inutile, et il détruit chaque jour la beauté de la vie chez plus d’un demi-million d’être vivants. Rien de ce qu’il crée n’a de qualité. Les objets fabriqués que je touche ont d’invisibles bavures où s’accroche et s’irrite la peau de mes doigts. Aucun ne fait jouir mes mains. Leur matière est agonisante. L’ouvrier n’a eu ni le temps, ni l’envie ; il n’a plus l’esprit de conserver la vie à la matière qu’il travaille. Il est vrai que la plupart du temps celle qu’on lui donne est ingrate et de petite santé. On ne veut pas faire beau. On veut faire vite, bon marché et beaucoup. Ces pauvres choses me proposent d’intervenir dans mon confortable. Elles ne peuvent rien me donner. Mais je ne les repousse pas. Je les regarde avec tristesse comme le bois d’une croix sur laquelle on crucifie inutilement des hommes et des femmes.

Je suis le compagnon en perpétuelle révolte contre ta captivité, qui que tu sois, et si tu n’es pas révolté toi-même, soit que le travail ait tué toutes tes facultés de révolte, soit que tu aies pris goût à tes vices, je suis révolté pour toi malgré tout pour t’obliger à l’être.

Car il faudrait si peu de chose pour que soit réalisé ce que vous désirez sans le savoir, et pour vous faire exactement semblables à moi-même : vous débarrassez de votre ville.

Je vais à pied. Je me sens tout dépaysé par la dureté du trottoir et le balancement des hanches qu’il faut avoir pour éviter ceux qui vous frôlent. Je marche vite et je dépasse les gens qui vont dans ma direction ; mais quand je les ai dépassés je ne sais plus que faire, ni pourquoi je les ai dépassés, car c’est exactement la même foule, la même gêne, les mêmes gens à toujours dépasser sans jamais trouver devant moi d’espaces libres. Alors, je romps mon pas et je reste nonchalant dans la foule. Mais ce qui vient d’elle à moi n’est pas sympathique. Je suis en présence d’une anonyme création des forces déséquilibrées de l’homme. Cette foule n’est emportée par rien d’unanime. Elle est un conglomérat de mille soucis, de peines, de joies, de fatigues, de désirs extrêmement personnels. Ce n’est pas un corps organisé, c’est un entassement. Il ne peut y avoir aucune amitié entre elle collective et moi. Il ne peut y avoir d’amitié qu’entre des parties d’elle-même et moi, des morceaux de cette foule, des hommes ou des femmes. Mais alors, j’ai avantage à les rencontrer seuls et cette foule est là seulement pour me gêner. Le premier geste qu’on aurait si on rencontrait un ami serait de le tirer de là jusqu’à la rive, jusqu’à la terrasse du café, à l’encoignure de porte, pour avoir enfin la joie de véritablement le rencontrer.
Elle est comme une solitude. Mais elle est une solitude qui ne vous appartient pas, inféconde ; une solitude qui est séparation et non pas union du meilleur de l’esprit à travers les distances, une solitude qui n’est pas harmonie et divin concert, mais le silence total de l’âme par l’étouffement.

De tous ces gens-là qui m’entourent, m’emportent, me heurtent et me poussent, de cette foule parisienne qui coule, me contenant sur les trottoirs devant la Samaritaine, combien seraient capables de recommencer les gestes essentiels de la vie s’ils se trouvaient demain à l’aube dans un monde nu ?
Qui saurait orienter son foyer de plein air et faire du feu ?
Qui saurait reconnaître et trier parmi les plantes vénéneuses les nourricières comme l’épinard sauvage, la carotte sauvage, le navet des montagnes, le chou des pâturages ?
Qui saurait tisser l’étoffe ?
Qui saurait trouver les sucs pour faire le cuir ?
Qui saurait écorcher un chevreau ?
Qui saurait tanner la peau ?
Qui saurait vivre ?
Ah ! C’est maintenant que le mot désigne enfin la chose !
Je vois ce qu’ils savent faire :
Ils savent prendre l’autobus et le métro.
Ils savent arrêter un taxi, traverser une rue, commander un garçon de café ; ils le font là autour de moi avec une aisance qui me déconcerte et m’effraie.
Je suis effrayé comme je l’ai été au zoo de Berlin devant la cage du gorille quand j’ai vu la bête s’asseoir sur une chaise, en face d’une table, et attendre sa pâtée.
- Comme un monsieur, dit quelqu’un qui m’accompagnait.

Saint Jean qu’on ne voit pas, saint Jean que le peintre ne représente pas dans cette plaine qui est toute la tragédie de saint Jean – et la nôtre – la tragédie de l’entrelacement et de la multitude des routes, de la multiplication de l’incertitude des chemins et de la nudité de la richesse, ce faux désert à travers lequel celui qui ne « gagne » pas s’ensevelit comme dans des sables mouvants.

Tout roule ici dans une loi implacable de machine. Et les trains incessants alimentent les foyers. La vie brûle tout le temps dans le corps des habitants de la ville, non plus pour la joie de la flamme mais pour l’utilisation de la flamme. La vie de chacun doit produire, la vie de chacun n’a plus son propriétaire régulier, mais appartient à quelqu’un d’autre, qui appartient à la ville. Une chaîne sans fin d’esclavage où ce qui se produit se détruit sans créer ni joie ni liberté. Alors, à quoi bon ? Mais je suis seul à parler dans la rue et personne ne m’entend. Personne ne peut m’entendre car les hommes et les femmes qui habitent cette ville sont devenus le corps même de cette ville et ils n’ont plus de corps animal et divin. Ils sont devenus les boulons, les rivets, les tôles, les bielles, les rouages, les coussinets, les volants, les courroies, les freins, les axes, les pistons, les cylindres de cette vaine machine qui tourne à vide sous Sirius, Aldébaran, Bételgeuse et Cassiopée. Ils sont comme de paillettes de métal dans le corps des pièces principales. Ils ne seront jamais plus alimentés de liberté, jamais plus.

Au fond, il s’agit surtout de laisser entrer la vie dans ce qui est devenu machinal et mécanique.

Ils avaient l’habitude d’attendre des ordres pour vivre. Maintenant, ils se sont décidés à vivre, humblement, de leur propre gré, sans écouter personne, et voilà que tout s’est éclairé, véritablement, comme quand on a trouvé l’allumette et la lampe, que la maison s’éclaire, qu’on sait enfin où porter la main pour trouver les choses nécessaires ; comme aussi quand l’aube s’allume dans une plus vaste habitation que la maison et qu’à l’endroit où le monde était fermé et noir sous une boue de nuit, les vallées, les fleuves, les collines et les forêts se découvrent avec toute la joie de vivre.

Il faut d’abord dire que nous sommes des paysans pauvres. Nous n’avons pas des champs immenses, nous ne sommes pas venus à cette conception moderne de la spécialisation. Nous n’avons pas des spécialités de plantes : rien que des vignes, rien que du blé, rien que des pommes de terre. Non, nous cultivons un peu de tout. Nous n’avons jamais dit : « notre exploitation agricole. » Nous disons : « notre ferme ». C’est une maison des champs qui tire toute sa vie de la terre.

On a dû te dire qu’il fallait réussir dans la vie ; moi je te dis qu’il faut vivre, c’est la plus grande réussite du monde. On t’a dit : « Avec ce que tu sais, tu gagneras de l’argent. » Moi je te dis : « Avec ce que tu sais tu gagneras des joies. »


Jean Giono
" Les vraies richesses"

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4 mai 2018 5 04 /05 /mai /2018 18:33
1110 - Poétesse



Des boucles circonflexes
en marche pour devant
là où toujours ton regard se porte
tes interrogations et ton navire
sur la mer aux odeurs karité
sur le sable délié des chevilles si fines


Ta main me tient me dit
me souffle sur le feu
ta main ne lâche pas
ferme et douce sur la pente des fées
sur les fenêtres ouvertes
des sous bois
de tes lacs frôlants de ton eau dans tes yeux


De tes ailes farouches
tu sémes
des champs d'azur


Où mes colères mon mal à vivre
se posent un instant
le temps d'apprendre à dévorer
l'air que tu laisses derrière toi


Ma naïade
Ma tendre amie

Ma présente



Catherine Estrade

" Njel "

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