Sachant que chaque chose a sa raison d'être et que chaque évènement sert à nous faire évoluer, j'ai le courage d'aller au bout de mes démarches spirituelles comme matérielles car j'ai confiance en mes possibilités. L'étincelle divine qui m'anime sait ce qui est bon pour moi ; je la laisse guider tous mes pas et je tiens bon coûte que côute.
Patrick Berhault
La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin,
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs,
une vie : la vie à se partager.
Paul Éluard.
Derniers poèmes d’amour
Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,
Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu.
Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon cœur, sa blessure est profonde ;
Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,
N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,
Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !
A George Sand
Alfred de Musset
Malgré ces spectacles inaccoutumés, nos concitoyens avaient apparemment du mal à comprendre ce qui leur arrivait. Il y avait les sentiments communs comme la séparation ou la peur, mais on continuait aussi de mettre au premier plan les préoccupations personnelles. Personne n’avait encore accepté la maladie. La plupart étaient surtout sensibles à ce qui dérangeait leurs habitudes ou atteignait leurs intérêts. Ils en étaient agacés ou irrités et ce ne sont pas là des sentiments qu’on peut opposer à la peste.
Albert Camus
Extrait de "La peste"
" C'était une nuit sans sommeil
Quand décidé par une force inquiète
Je quittais le logis
Et comme piqué j'allai seul...
A la lisière
Des touffes de feuillis marquaient la limite du territoire
Le vieux sur la montagne m'avait raconté l'histoire
" Qui vient ici risque sa vie. Regarder c'est y croire ! "
Je n'avais pas idée où mes pas me portaient
Accroché au parfum de la fille que j'aimais
J'avançais dans l'opaque et les craquements flous
Des ramilles dans les flaques de boue
Ça faisait des saisons que je ne l'avais pas vue
Mais elle ne mentait pas cette odeur ténue
De menthe, de gaïac
Et au détour d'un bois je la retrouvais donc
"Lola"
Alors voilà je te laisse quelque temps et c'est bon
Je te retrouve prêtresse au milieu des buissons
Parée de sève et d'ambre, éblouissante lune
Mais ne crains rien ma belle je n'ai pas de rancune
Je te pardonne ces nuits où j'attendais pour nèfles
Que passe ton sillage sur ma peau.
Au terme du voyage je me réjouis plutôt
De te revoir en compagnie des elfes.
Elle est forte comme la pierre et libre comme le vent
Nul ne la retient dans ce monde là
Elle me donnera la paix mais il reste pourtant....
Des lieux où je ne la suivrai pas."
A la lisière.
Fabrice Bouillon - Laforest